Pierre Ahnne est écrivain et a créé un blog littéraire sur lequel il partage chaque semaine ses lectures. Il réalise également des retours sur les manuscrits qui lui sont confiés par Aleph-Écriture dans le cadre des lectures-diagnostics. Il nous parle ici du livre de Sabyl Ghoussoub « Beyrouth entre parenthèses », paru aux éditions L’Antilope.
À moi qui ne cesse de faire l’éloge des petits formats, ce livre était fait pour plaire, tant il prouve, une fois de plus, qu’on peut dire en peu de mots bien des choses sur tous les sujets, y compris les plus complexes. Le sujet, ici, c’est Israël. Sa place au Moyen-Orient. Rien de moins. Sabyl Ghoussoub, évidemment, ne prétend pas faire, en 140 pages, le tour de la question. Mais il la déplie, avec une adresse et une insolence revigorantes.
« Est-ce bien moi ce moi ?… »
Notre homme est franco-libanais et travaille dans le domaine de l’image. Son narrateur aussi. Photographe et maronite, il enfreint l’interdiction faite aux citoyens libanais de se rendre en Israël. Pourquoi ? « À force d’entendre parler d’Israël depuis que je suis petit, haïr ce pays à tout va, le voir condamner de tous les maux de la planète, je n’ai eu qu’une seule envie, m’y rendre ». La syntaxe est un peu bizarre, mais enfin ça s’appelle annoncer la couleur. À l’aéroport Ben Gourion, tout commence par un très long interrogatoire (« Comment vous appelez-vous ? Votre nom de famille ? Où êtes-vous né ?
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En savoir plus sur Pierre Ahnne:
Pierre Ahnne est né à Strasbourg. Il a enseigné dans l’est de la France et au Lycée français de Moscou. Depuis 1984 il vit à Paris et a travaillé dans un lycée de proche banlieue.
Il a publié plusieurs romans : Comment briser le cœur de sa mère (Fayard, 1997), Je suis un méchant homme (Stock, 1999), Libérez-moi du paradis (Le Serpent à plumes, 2002), Couple avec pistolet dans un paysage d’hiver (Denoël, 2005), Dernier Amour avant liquidation (Denoël, 2009), J’ai des blancs (Les Impressions nouvelles, 2015).