« Austin TX, Central Time » de François Momal

couverture_400pxCette semaine, nous avons rencontré François Momal, qui contribue régulièrement à l’Atelier Ouvert. Son dernier roman « Austin TX, Central Time » est paru il y a tout juste un an aux Éditions Unicité, l’occasion pour nous de le rencontrer afin qu’il nous parle de la vie de son livre!

L’Inventoire: Comment avez-vous choisi votre éditeur?

François Momal:

J’ai découvert cet éditeur par le biais d’un libraire. Comme quoi les libraires peuvent être de très bon conseil!
Il se trouve que les hasards de la vie m’ont amené à découvrir la librairie La lucarne des Ecrivains rue de l’Ourcq dans le 19 ème. Et c’est le librairie qui m’a conseillé cet éditeur.

Depuis je publie de temps en temps dans la Gazette de la Lucarne (gazette mensuelle à thème).

L’Inventoire: Combien de temps vous a pris l’écriture de ce livre ? Et quel en a été le déclencheur?

François Momal: J’ai mis deux ans à écrire ce roman. J’ai vécu deux ans au Texas et bien sur il y a une très forte composante autobiographique dans ce roman.

Le point de départ est très simple: je me revois un soir au bord d’une piscine d’un motel texan. Rien ne ressemble plus à une soirée au bord d’une piscine d’un motel américain qu’une autre soirée au bord d’une autre piscine d’un autre motel dans une autre ville américaine. Un temps plat où il ne se passe pas forcement grand chose (au sens évènementiel). On aurait pu décaler le temps sans grandes conséquences. Par contre il se passait beaucoup de choses en moi!

Comment faire partager cette sensation à un lecteur potentiel? L’écriture me semble être un moyen privilégié pour cela. La photographie peut le faire aussi très bien: le photographe américain Garry Winogrand a fait de superbes photos Noir&Blanc de personnes autour de piscines de motel à L.A.

C’était cela mon point de départ: faire partager une émotion diffuse mais très réelle. Tourner autour avec les mots pour la préciser.

Et le rapport au temps et à l’espace que l’on peut avoir aux Etats-Unis me fascine: un temps abondant et cyclique. Rien à voir avec notre temps « européen ». Quand les personnages ont un tel rapport au temps et à l’espace cela n’a rien de neutre.

WinograndGary
Garry Winogrand

L’Inventoire: Les ateliers d’écriture que vous avez suivi à Aleph-Écriture vous ont-ils aidés dans vos projets d’écriture?

François Momal: J’ai amorcé la pompe avec l’atelier Roman première année d’Olivier Targowla et j’ai poursuivi seul.

Très très modestement je me sens assez proche du Nouveau Roman et des éditions de Minuit.

La méthode d’Olivier Targowla est une méthode de composition du roman « en marchant ».
On tire un premier fil et on voit bien où cela nous mène. Le point de départ est souvent une consigne d’écriture du type : »Un personnage dans un lieu ».

Cette pédagogie me convenait tout à fait puisque moi aussi je partais simplement d’un lieu, d’un personnage et d’une sensation (mon personnage principal au bord d’une piscine de motel texan découvrant un nouveau type de rapport au temps et à l’espace).

L’Inventoire: Merci François, voici, pour terminer, un extrait pour terminer de la 4ème de couverture de votre roman, qui donnera envie à nos lecteurs de le découvrir: « Est-il besoin de se décentrer à l’autre bout du monde pour se trouver ? L’espace et le temps donnés à profusion au cœur du Nouveau Monde seraient-ils les ingrédients nécessaires à une liberté retrouvée ? ». PArtir ou rester. Une question qui traverse la littérature, et nous fait songer également au très beau livre de Mathieu Lindon paru aux Editions POL « Jours de LIbération ».

Né en 1960, François Momal est ingénieur. Il a publié un roman et deux recueils de textes intimes aux éditions Le Manuscrit et publie régulièrement dans des revues littéraires (L’Inventoire, La Gazette de la Lucarne, La revue des 100 voix). L’écriture est pour lui un moyen privilégié de rendre compte du choc du Réel, mystère toujours premier et insaisissable.

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