Aurélia Hascoat est comédienne, metteuse en scène et à présent, auteure. Elle nous parle ici de ses projets actuels, et de la formation « Ecriture théâtrale » suivie avec Catherine Benhamou, qui l’a amenée vers l’écriture.
L’Inventoire : Parlez-nous de votre parcours. Aviez-vous déjà écrit pour le théâtre avant de suivre la formation de Catherine Benhamou ?
Aurélia Hascoat : Je suis comédienne et metteuse en scène, et désormais j’ose le dire: autrice !
J’avais déjà écrit un « seule en scène » sous forme de sketchs comiques et co-écrit une pièce, mais jamais rien que je ne considérais comme une pièce à proprement parler avant d’avoir écrit avec Catherine.
Souhaitiez-vous développer une pièce de théâtre en cours ou avez développé de projet de création de votre compagnie lors de cette formation ?
J’ai suivi trois ans la formation avec Aleph et Catherine, et je suis venue sans projet la première fois. Les deux fois suivantes avec une idée déjà de ce que je voulais raconter, mais bien sûr l’écriture nous emmène parfois ailleurs…
Qu’avez-vous le plus apprécié dans l’approche de Catherine Benhamou ?
Catherine m’a permise de lâcher prise, de m’autoriser à écrire. À travers des jeux et des propositions d’écriture elle m’a amené à révéler des choses que je ne pensais pas pouvoir m’autoriser à dire. Elle m’a aussi permis de découvrir des auteurs que je ne connaissais pas et cela a vraiment donné une autre dimension à mon écriture.
Qu’est-ce que cette formation vous a permis d’affiner dans votre pratique d’écriture ?
La formation m’a permis de comprendre que l’écriture était quelque chose d’inconscient qui se révèle pendant qu’on écrit, qu’il faut s’y mettre pour que quelque chose émerge et que l’écriture théâtrale a besoin de s’entendre sur le plateau pour s’affiner et se révéler pleinement. Cela a vraiment libéré mon processus créatif et maintenant même si je ne sais pas toujours où je vais je m’autorise à explorer, à retravailler, à chercher…
L’écriture est quelque chose d’inconscient qui se révèle pendant qu’on écrit
Aujourd’hui avez-vous réussi à monter des spectacles ? Si oui, comment y êtes-vous parvenue ?
Aujourd’hui j’ai trois pièces sur le feu. L’une d’elle est en cours de création, il s’agit de Corps et Âmes, que j’ai co-écrite avec Mathieu Leclaire justement par des jeux d’écriture au départ. C’est une pièce qui parle des relations amoureuses. La compagnie des Coeurs Vaillants produit ce spectacle, c’est une compagnie que j’ai créée avec deux amis. Nous en sommes heureux car nous avons décroché plusieurs résidences, une date de diffusion en 2023 en Normandie et surtout une co-production avec le Théâtre de l’Archipel à Granville, scène conventionnée donc une belle opportunité.
J’ai co-écrit Corps et Âmes avec Mathieu Leclaire justement par des jeux d’écriture au départ.
Je suis aussi en écriture sur un solo autour de mon histoire familiale et j’ai une pièce « Dies Irae » qui est en cours de lecture auprès de plusieurs comités. L’écriture fait désormais partie de mon quotidien et de ma vie artistique.
Est-ce que la crise sanitaire actuelle vous incite à vous tourner vers des projets radiophoniques par exemple ou des podcasts, ou est-ce que cela n’a rien changé ?
Honnêtement c’est un autre exercice pour moi. Je suis comédienne de formation alors me priver du corps, c’est difficile. J’ai écrit pour le concours de France Culture durant le confinement. Il fallait écrire une fiction radiophonique et j’ai pris beaucoup de plaisir même si mon texte n’a pas été retenu. Je crains hélas qu’il faille avoir en tête d’autres dimensions dans cette écriture (notamment la dimension sonore, avec d’autres éléments que le texte). Je sais aussi que la crise fait du mal c’est clair mais rien ne remplacera le théâtre au sens de spectacle vivant.
DP