Publier dans des revues est souvent une manière de se faire connaître des éditeurs et de comprendre les processus d’édition. À la fois vivier, lieu de création et de rencontres, elles sont plus actives que jamais. Aujourd’hui, nous vous présentons deux revues phares Rue Saint Ambroise et La femelle du requin, ainsi qu’une toute nouvelle venue, Débuts.
Aleph recevra la revue Rue Saint Ambroise pour le lancement de son numéro 52 le samedi 11 novembre à partir de 18H30 pour une lecture publique.
Par ailleurs, si vous voulez découvrir davantage cet univers, le festival de la SGDL « ESPECES D’AUTEURS », est l’occasion de rencontrer les acteurs du livre. La SGDL organise chaque année des rencontres avec des revues émergentes.
Revue Rue Saint Ambroise
Fondée en février 1999, la revue Rue Saint Ambroise est devenue au fil des années une référence dans le domaine de la nouvelle contemporaine. Pour son fondateur, Bernardo Toro « Les revues jouent aujourd’hui un rôle essentiel dans la diffusion de la nouvelle. Délaissée par les éditeurs au profit du roman, la nouvelle existe surtout grâce aux revues ». Pour RSA, il s’agit de soutenir la création contemporaine, en développant un espace d’échange où se construit la littérature d’aujourd’hui.
Dans leur récente anthologie « Les meilleures nouvelles françaises du XXème siècle » (éditée par Les éditions Rue Saint Ambroise), une nouvelle de forme classique, de Paul Morand ou d’Irène Némirovsky, voisine avec un conte fantastique d’Apollinaire, une nouvelle de Jean Cayrol (Récit 6), ou un fragment d’Annie Ernaux, pour une lecture contemporaine du texte court, incarnant une vision de la nouvelle au sens large.
Depuis peu, la maison d’édition ERSA a lancé la collection « Suites », qui vise à installer dans le paysage éditorial un nouveau type de recueil de textes, à mi-chemin entre le roman et la nouvelle. Le premier opus est intitulé « Autoportrait d’une danseuse », de Florence Didier-Lambert.
La revue RSA a également lancé une publication parallèle sur son site : « La nouvelle de la semaine », des textes à lire et à écouter, qui lui ont permis de toucher un nouveau public. Véritable laboratoire littéraire, RSA est au cœur de la création littéraire aujourd’hui.
La revue paraît trois fois par an. Un de ses numéros est dédié aux textes de son concours annuel (près de 400 textes reçus). Voici le lien vers le règlement du concours de nouvelles (jusqu’au 15 mars 2023). Le N° 50 est toujours en vente (216 pages).
Débuts
Débuts est une revue littéraire créée en 2021 à l’initiative de Mona Messine et Alizée Freudenthal, « dans laquelle se côtoient plumes inédites et auteurs confirmés, sur le thème des débuts ». Née pendant le confinement, la revue veut accompagner les jeunes auteurs dans leur démarche d’écriture et leur faciliter l’accès à l’édition.
Extrait du « Coudifesto » : « Nous écrivons le monde de pendant et pas celui d’après. Nos auteurs nous racontent comment celui-ci a commencé. Ou amorcent le leur par des mots dans ces pages (…) Passages obligatoires, débuts comme une fin en soi, grisants, intimidants. Voir plus loin ? Déjà c’est trop loin, ce n’est plus le début, la croisière n’amuse pas toujours ».
La revue papier paraît une fois par an, le prochain appel à textes débutera pour le #4 en avril 2023. Certains débuts, n’ayant pas trouvé leur chemin dans la revue papier sont publiés en ligne.
Avec un extrait d’un roman en gestation de Chloé Delaume dans le N°1; et dans le N°2, un extrait de roman d’un auteur connu (et refusé par son éditeur), Débuts est une revue non formatée où coexistent tous types de textes littéraires pour renouveler la création (56 pages).
La femelle du requin
La Femelle du Requin, revue de littérature et cétacés, existe depuis 1995 et a été créée par des étudiants de l’université Paris III. La revue s’articule autour d’un grand entretien, qui, telle une longue conversation, dessine un parcours approfondi de l’œuvre des écrivains rencontrés, avec un appareil critique faisant contrepoint.
Quelques nouvelles y sont parfois publiées. La revue compte aujourd’hui 56 numéros, fruits de la rencontre de plus soixante-dix écrivains (Annie Ernaux, Russell Banks, Laura Kasischke, Pierre Michon, Lidia Jorge ou Jacques Abeille).
Le numéro actuel accueille Laurent Mauvignier et l’autrice espagnole Sara Mesa.
Pour vous procurer les nouveaux et/ou anciens numéros, c’est en librairie ou ici (106 pages).
DP. Rédactrice en chef
Photo de couverture : copyright La Femelle du requin
Les nouvelles revues de poésie et de textes courts (2/3) : penser le monde