En réponse à notre appel à écriture, « Le meilleur moment de la journée (The Best Time Of The Day) », voici un texte et une photographie de Muriel Gimenez
Le jour début scène I
Un lever un début
comme des
phasmes endeuillés
comme du
marc de café
dans les nervures du bois
à l’avenir incertain
comme des fils emmêlés
dans des rêves noueux sans mémoire.
Comme des doigts fugitifs
griffés noircis dans le secret
des parois de la mine.
Pourtant au loin des corps
peut-être le peuple Massaï
en haut de la colline
ou tout près du perron
corps longs et déroulés
combat, coup de tonnerre
d’un théâtre émouvant.
Au loin encore,
pourtant au bord des yeux
batucada de la terre
sous l’attaque des nuages.
Sur le rebord du monde
un lever étendard
sur ciel piqué
d’escarboucles.
Sous l’œil et le flanc paisibles
des animaux de la forêt
mettre délicatement en bouche
le feu
le brasier de la Vie.
le lycanthrope tousse son secret
ose dire le regret
qu’un jour nouveau soit déjà advenu.
Dans ma tête, dans mon saut de fenêtre,
Des mots collier rivière
un corps en remous
et comme une évidence
quand on est dans la merde jusqu’au cou, il ne reste plus qu’à chanter[1].
[1] Phrase de Samuel Beckett