En réponse à notre appel à écriture, « L’affût un style de vie », voici une photo et un texte de Christine Clamens
Être à l’affût n’est pas ce qui lui convient le mieux. Attendre. Attendre encore. Attendre sans savoir ce qui viendra, sans savoir si ce qu’elle attend viendra… Elle s’est postée à la fenêtre de la chambre. De l’autre côté de la vitre, à moins de trois mètres, la mangeoire à oiseaux est vide et nulle mésange bleue ou noire n’y vient picorer tête à l’envers l’habituelle boule de grains. Seule se balance au gré de la bise l’ombre dure du seringa projetée sur le mur blanc de l’auvent par un soleil d’avril qui se croit en juillet. Elle soupire. De ce côté ci de la vitre, des sonneries étouffées lui signalent que le monde pénètre à jet continu jusque sur son bureau par l’objet qui dans sa main pèse à peine plus qu’une pomme et avec lequel elle vient de prendre la photo témoin de son imprévoyance.