En réponse à notre appel à écriture, «Les trésors enfouis de la maison», un texte de Valérie Monzat, dessin de Nathalie G.
Je cherchais la date sur le carnet, était-ce la première fois, la deuxième fois…
Sur la page de couverture un atlas imaginaire, et plus au sud, la forme oblongue d’Amorgos.
« Le coq qui chante au Monastère du Grand bleu.»
C’était un carnet d’un petit format, pour l’avoir toujours avec soi.
« Le spritz sucré de la place Loza.»
Il était beau comme le voyage et délicat.
« Les fleurs de jasmin, glissées contre la peau jusqu’au soir.»
Son papier gauffré lokta était doux sous les doigts.
« Le goût du tiropita à l’aneth.»
Les pages d’écriture, la fleur séchée de bougainvillier et l’enveloppe toujours cachetée, étaient contenues par un lien bijou rouge, un bracelet de Chora qu’on se noue sur le bras.
« Les maisons blanches comme de la craie ou de la neige.»
Je savais que pour aujourd’hui l’enveloppe garderait ses secrets même si j’y devinais : des éclats de rire, le billet du Skopelitis, et le souffle du « Meltem qui déplace les chaises longues et les nuages blancs ».