A l’ombre des bouquets de lauriers, le samedi 15 juin, nous avons écouté les textes produits dans les ateliers animés par Catherine Berthelard et Arlette Mondon-Neycensas, à Bordeaux.
Nombreux de ces textes sont affichés pour le plaisir de la lecture « aux yeux ». Mais les Portes Ouvertes sont le moment privilégié pour entendre ces écrits, qui sont lus à haute voix et portés par la musique. Les mots sortent alors de l’espace confidentiel de l’atelier.
Certains sont familiarisés avec cet exercice, cependant personne ne s’installe dans le confort d’une lecture scolaire. A chaque fois les règles du jeu se modifient. Ce samedi 15 juin dernier, un grand nombre d’auteurs a confié son texte à un autre participant qui lui a prêté sa voix.
Pour reprendre l’idée de Valère Novarina, à propos de cette forme de lecture : L’écrivain donne son souffle et le lecteur donne le sien- il appelle cela –une mêlée- Des musiciens, à l’écoute des mots, ajoutent le leur.
De cette polyphonie de souffles, les textes prennent corps.
Lors des Portes Ouvertes du 15 septembre prochain, nous présenterons notre activité de l’année 2019/2020. Et nous poursuivrons le travail de la lecture musicale à haute voix. Durant l’été 2018 nous avions lancé un « appel à textes » à partir de l’ouvrage de Sophie Calle L’Erouv de Jérusalem. Nous avions reçu de nombreux et beaux textes sur Bordeaux, mis en voix à cette occasion. Le thème de l’écriture de la ville s’est imposé, pour poursuivre cette aventure. Nous la poursuivons donc cette année : avec un nouvel « appel à textes » (ouvert aux participants des ateliers et à toute personne ayant envie de se saisir de cette invitation -sur simple demande à catherine.berthelard@aleph-ecriture.fr ou a.mondon@aleph-ecriture.fr) pour écrire à partir des Carnets III d’Albert Camus.
Grâce à la présence d’Annette Coquet, metteur en scène et chorégraphe de la troupe –Ecoute s’il pleut encor’, de Charlotte Canat, auteure, de Nicolas Dejeans, et de Benedict Lexton, musiciens engagés avec nous dans cette démarche depuis plusieurs années ; nous construirons une nouvelle lecture aux Portes Ouvertes du 14 septembre.
L’écriture est un acte qui s’effectue dans la solitude, lire est une rencontre solitaire avec un auteur.
Ici, la lecture à voix haute est un moment de confiance partagée. Moment d’humilité où l’auteur et le lecteur prennent un risque consenti.
Personne ne lit de la même façon. Notre intention est de capter l’imaginaire du public grâce au texte de l’un et à la voix de l’autre. Pour cela nous travaillons à nous détacher de ce que nous pensons être une « bonne lecture » pour mieux laisser échapper cette part de spontanéité, part de nous-même qui servira le texte.
C’est autour de cette surprise, de cet inattendu que nous nous retrouvons chaque année. Et c’est ainsi que les lectures se suivent et ne se ressemblent pas.