Rendez-vous annuel des revues, le 33ème Salon aura lieu à Paris ce week-end à la Halle des Blancs Manteaux, à Paris. Un rendez-vous à ne pas manquer, pour y découvrir l’incroyable vitalité des revues francophones, à l’heure où la baisse des subventions accordées à l’événement en menace la pérennité.
Cinq suggestions de lecture parmi les trois cents revues à découvrir ce week-end !
Gilles Bertin : Pour fouiller l’existence, thème de cette revue. En écriture, le choix du point de vue est fondamental, il est le regard qui « empathise » le récit. Alors, disons que pour notre revue, fiction, poésie et photographie constituent autant de points de vue sur chaque thème abordé. Ils sont parfois mêlés, comme dans la série FAKE FAKE FAKE d’Aurélien Delafond et Stéphane Barthez de notre dernier numéro « Je mens », ou comme dans ce surgissement qu’a été L’île pour la poétesse Chloé Baudry et la photographe Léna Maria dans notre numéro Naissances. Il en sera de même de ces regards pour notre prochain numéro qui posera cette question de ce qu’est — sous-entendu pour nous personnes bien humaines — le sauvage. D’où ce point d’interrogation dans ce thème « Sauvage ? » que les pinceaux luminescents de la poésie, de la fiction et de la photographie éclaireront sans évidemment parvenir à le figer, leurs ombres portées se croiseront et tisseront un bocage de réponses.
Programme des lectures et dédicaces ici.
Mattang est une publication de poésie et de textes hybrides.
« Le Mattang, dans l’archipel des Marshall, définit les principaux mouvements de la houle confrontée aux reliefs émergés.
Au sommaire de M A T T A N G n°1 , les identités deviennent des territoires, et les réflexions des translations. On observe, depuis la fenêtre du train, à la surface d’un lac, sous les branches d’un olivier, des déambulations nocturnes, la plaine d’une paume, des acteurs d’un soir.
Dix-neuf pièces textuelles et graphiques, et autant d’archipels de mots se faisant échos ».
La Faute à Rousseau- N°93- Juin 2023, L’intime revisité. Présenté sur le site de l’APA (Association pour l’autobiographie et le patrimoine autobiographique) : « Apparue à la fin du XVIIIe siècle, la notion d’intime et d’intimité a connu depuis vingt ou trente ans une évolution considérable, du fait de l’avènement d’Internet, des nouveaux outils numériques, des réseaux sociaux ».
La Faute à Rousseau, Revue de l’autobiographie propose une réflexion sur tout ce qui touche au phénomène autobiographique sous ses diverses formes. Elle rend compte de la vie de l’Association et de ses diverses activités. Chaque numéro est organisé autour d’un dossier thématique. Elle paraît trois fois par an depuis octobre 1992. Sa rédaction est animée par un comité de rédaction de douze personnes (consulter cet entretien avec Philippe Lejeune, directeur de la revue).
Numéro 1 / Un lieu en Belgique Papier peint Mauvais drap.
Entrevues : « Le format est inhabituel, 15 x 28 cm, un bandeau contient la revue. La main glisse sur la pliure de la couverture (mais est-ce la couverture ?) : pas d’agrafe, ni de couture. Le lettrage est sobre, noir sur blanc, et le bandeau qui le masque reprend le titre, et le thème. Une collection de dix textes – avec le moins de blanc possible –, enveloppés par un cahier d’images ».
Cette nouvelle revue littéraire paraîtra deux fois par an et se définit ainsi : »Tout le monde écrit des livres. Notre caprice est une revue. Une revue qui fait écrire. Nous réunissons des textes aux formes libres, une collection de voix probes et uniques. Un thème, ad hoc, justifie leur disposition. Imprimée à Liège, sous les presses de Vervinckt & Fils ».
Brèves : La revue littéraire Brèves « Anthologie permanente de la nouvelle », dorénavant publiée par l’association PLN, donne à lire chaque trimestre une quinzaine de nouvelles inédites, des entretiens avec des écrivains, des informations sur l’actualité littéraire. Certains numéros sont consacrés à des écrivains d’un pays étranger, toujours avec le souci de privilégier l’inédit, l’invention, la découverte. Son premier numéro est paru le 15 mars 1981, fruit de la rencontre avec le maquettiste et graphiste Jacques Gaïotti. Brèves prenait ainsi la suite de la revue Le Gué, créée en janvier 1976. Sera présenté Brèves n° 102, été 2013.
Daniel Delort, créateur avec Martine Delort de la revue Brèves, est disparu le 1er février cette année. Il a été un militant et un animateur primordial en France du genre de la nouvelle et de l’édition indépendante depuis les années 70. Un hommage animé par Éric Dussert, des auteurs et amis proches sera organisé au salon de la revue dimanche 15 de 13h à 14h dans une salle qui porte désormais son nom.
Liste de toutes les revues présentes est à retrouver ici.
Et une entrée dans l’annuaire des Revues à découvrir ici.
DP
L’édito d’Ent’revues, relayé par Diacritik à retrouver sur leur site : « Drastique »
Le 33e Salon de la Revue s’ouvre grâce au soutien renouvelé de la Mairie Paris Centre. Nous ne nous sommes pas appesantis sur la baisse de notre dotation principale qui nous frappe depuis deux ans. Lors d’un entretien récent, on nous a annoncé la poursuite de cette baisse, et de façon drastique.
Car nous sommes « la seule manifestation soutenue à cette hauteur ».
Et nous ne pouvons en rien prouver que ce salon est utile aux revues. Important pour le public. Nécessaire aux échanges…
Mais cette subvention finance les activités permanentes d’Ent’revues, la collecte et actualisation permanente des informations qui nourrissent l’annuaire et le site ; la publication de La Revue des revues qui fait le lien entre histoire et présent des revues ; les animations intermédiaires, grâce à l’accueil de la FMSH ; la présence au Marché de la poésie, au salon Numéro R à Marseille, rares événements qui mettent les revues en avant ; le conseil, l’information auprès de demandeurs variés.
Drastique ? Nous affirmons ici qu’Ent’revues est menacée dans son existence même. Pour préparer le salon et mener à bien l’ensemble de ces missions, nous sommes deux permanents, et pas même à temps plein.
Drastique ? La moindre des choses que l’inscription à l’annuaire, que les jours de présence en page d’accueil du site, que le compte rendu éventuel d’un premier numéro, pour que les revues soient considérées, cette moindre des choses est menacée.
Et dans cette mission de les amener à la mesure de notre énergie et de nos moyens, à la lumière, ce sont les revues mêmes, dans leur élan et leur fragilité, qui sont menacées.
Aussi, cet éditorial qui vous accueille au Salon de la revue est un appel à vous mobiliser, pour faire savoir, nous aider, et adhérer. Le faire savoir car nous sommes souvent restés discrets. Nous aider, comme exposants, comme visiteurs, en répondant à un questionnaire qui nous éclairera sur vos motivations, vos résultats, vos souhaits. Des adhésions nombreuses manifestant votre soutien appuieront également la demande d’obtention du statut d’intérêt général, ouvrant la possibilité d’autres démarches.
Dans ce contexte, nos remerciements vont à Isabel Violante qui a accepté d’être notre nouvelle présidente : nous connaissons son énergie, son attachement à nos actions.